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IV

LE PONT


Il y avait six ânes rangés dans la cour ; j’étais un des plus beaux et des plus forts. Trois petites filles nous apportèrent de l’avoine dans une auge. Tout en mangeant, j’écoutais causer les enfants.

Charles.

Voyons, mes amis, choisissons nos ânes. Moi, d’abord, je prends celui-ci (en me montrant du doigt).

— Toi, tu prends toujours ce que tu crois le meilleur, dirent à la fois les cinq enfants. Il faut tirer au sort.

Charles.

Comment veux-tu que nous tirions au sort, Caroline ? Est-ce qu’on peut mettre les ânes dans un sac et les en tirer comme des billes ?