Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/103

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Henri se jeta aux genoux de la fée ; elle lui donna sa main à baiser, lui sourit et disparut.

La maman de Henri aurait bien voulu se lever pour voir et admirer sa nouvelle maison, son jardin, son bois et sa prairie, mais elle n’avait pas de robe ; pendant sa maladie elle avait fait vendre par Henri tout ce qu’elle possédait, pour que Henri ne manquât pas de pain.

« Hélas ! Mon enfant, je ne puis me lever, dit-elle, je n’ai ni jupons, ni robes, ni souliers.

— Vous allez avoir tout cela, chère maman », s’écria Henri.

Et tirant son chardon de sa poche, il le sentit en désirant des robes, du linge, des chaussures pour sa maman, pour lui-même, et du linge pour la maison.

Au même instant, les armoires se trouvèrent pleines de linge, la maman se trouva habillée d’une bonne robe de mérinos, et Henri d’un vêtement complet de drap bleu ; il avait de bons souliers, ainsi que sa maman. Tous deux poussèrent un cri de joie ; la maman sauta de son lit pour parcourir avec Henri toute la maison ; rien n’y manquait, partout des meubles confortables et simples ; la cuisine était garnie de casseroles et de marmites ; mais il n’y avait rien dedans. Henri sentit son chardon en désirant avoir un bon dîner tout servi. Une table servie et couverte d’une bonne soupe bien fumante, d’un bon gigot, d’un poulet rôti, d’une bonne salade, se plaça immédiatement devant eux ; ils se mirent à table et mangèrent