Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/201

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Un jour, il se promenait dans un beau bois qui touchait presque à la ferme ; il avait marché longtemps ; accablé de chaleur, il cherchait un endroit frais pour se reposer, lorsqu’il crut voir une petite masse blanche et rose à dix pas de lui. S’approchant avec précaution, il vit une petite fille endormie : elle paraissait avoir trois ans ; elle était jolie comme les amours ; ses boucles blondes couvraient en partie un joli cou blanc et potelé ; ses petites joues fraîches et arrondies avaient deux fossettes rendues plus visibles par le demi-sourire de ses lèvres roses et entr’ouvertes, qui laissaient voir des dents semblables à des perles. Cette charmante tête était posée sur un joli bras que terminait une main non moins jolie ; toute l’attitude de cette petite fille était si gracieuse, si charmante, qu’Ourson s’arrêta immobile d’admiration.

Il contemplait avec autant de surprise que de plaisir cette enfant qui dormait dans cette forêt aussi tranquillement qu’elle eût dormi dans un bon lit. Il la regarda longtemps ; il eut le temps de considérer sa toilette, qui était plus riche, plus élégante que toutes celles qu’il avait vues dans la ville voisine.

Elle avait une robe en soie blanche brochée d’or ; ses brodequins étaient en satins bleus également brodés en or ; ses bas étaient en soie et d’une finesse extrême. À ses petits bras étincelaient de magnifiques bracelets dont le fermoir semblait recouvrir un portrait. Un collier de très belles perles entourait son cou.