Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/62

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jusqu’ici, m’a donné l’espérance de les retrouver un jour. Dites-moi, Madame, dites-moi s’ils vivent et ce que je dois faire pour mériter le bonheur de les revoir.

— Blondine, dit la fée Bienveillante avec tristesse, vous allez connaître le sort de vos amis ; mais, quoi que vous voyiez, ne perdez pas courage ni espérance. »

En disant ces mots, elle releva la tremblante Blondine, et la conduisit devant l’armoire qui avait déjà frappé ses yeux.

« Voici, Blondine, la clef de cette armoire, ouvrez-la vous-même et conservez votre courage. »

Elle remit à Blondine une clef d’or.

Blondine ouvrit l’armoire d’une main tremblante… Que devint-elle quand elle vit dans cette armoire les peaux de Bonne-Biche et de Beau-Minon, attachées avec des clous de diamant ? À cette vue, la malheureuse Blondine poussa un cri déchirant et tomba évanouie dans les bras de la fée.

La porte s’ouvrit encore une fois, et un prince beau comme le jour se précipita vers Blondine en disant :

« Oh ! ma mère, l’épreuve est trop forte pour notre chère Blondine.

— Hélas ! mon fils, mon cœur saigne pour elle ; mais tu sais que cette dernière punition était indispensable pour la délivrer à jamais du joug cruel du génie de la forêt des Lilas. »

En disant ces mots, la fée Bienveillante toucha