Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/86

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« Tu es un brave petit homme, et je veux te payer de ta peine ; il ne sera pas dit que tu aies travaillé gratis pour le Géant de la montagne. »

Il tira de sa poche un chardon, le donna à Henri et lui dit :

« Quand tu seras revenu chez toi, chaque fois que tu désireras quelque chose, sens ton chardon. »

Henri trouva que le présent n’était pas généreux, mais il le reçut en souriant d’un air aimable.

Au même instant, le Géant siffla à faire trembler la montagne ; le mur et le Géant disparurent immédiatement, et Henri put continuer sa route.


V

LA CHASSE


Il n’était plus qu’à une demi-heure de marche du sommet de la montagne, lorsqu’il se vit arrêté par un précipice si large qu’il était impossible de sauter de l’autre côté, et si profond qu’il n’en voyait pas le fond.

Henri ne perdit pas courage ; il suivit le bord du précipice jusqu’à ce qu’il fût revenu à l’endroit d’où il était parti ; il vit alors que le précipice tournait autour de la montagne.

« Que faire ? dit le pauvre Henri ; à peine ai-je franchi un obstacle, qu’il s’en élève un autre. Comment passer ce précipice ? »