Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/143

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les habitudes de soumission qu’elle n’a pas, mais qu’il faut lui donner.

léontine.

Vous êtes bien bonne de vous occuper de moi et de Giselle, chère tante.

madame de monclair.

Quel air triste, ma chère enfant ! Qu’est-il arrivé depuis hier ?

léontine.

Une nouvelle révolte de Giselle et une nouvelle faiblesse de Victor. Je ne sais plus comment faire, comment dire ! Je me suis retirée dans ma chambre pour faire cesser les impertinences de ma pauvre fille ; chacune de ses paroles moqueuses et insolentes me va au cœur ; j’en éprouve un chagrin mortel.

m. tocambel.

Pauvre Léontine ! Que de fois je vous ai avertie ! Que de remontrances je vous ai adressées ! Que d’impatiences elles vous ont causées ! À présent le mal est fait ; le cœur de Giselle s’est endurci ; je crains qu’il n’y ait plus de remède. »

Léontine pleura amèrement.

madame de monclair, avec vivacité.

À quoi sert tout ce que vous dites ? À rien qu’à la faire pleurer. Au lieu de chercher à consoler la mère et à corriger l’enfant, vous soupirez : Il est trop tard ! Je l’avais bien dit ! Est-ce ainsi