Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/229

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à deux heures, pour nous mener à l’Exposition. »

Victor ne répondit pas ; il était resté les coudes appuyés sur la table, la tête soutenue dans ses mains. Léontine fit signe à Giselle de sortir et s’approcha de son mari.

— Victor, mon ami, tu souffres comme moi des paroles de Giselle ?

m. de gerville.

Oh ! Léontine, que ces paroles ont été dures et terribles ! Après tout ce que nous avons fait pour elle !

léontine.

Nous en avons trop fait, mon ami. Elle nous l’a dit elle-même ; tu l’as entendu. Elle ne nous respecte pas, parce que nous manquons à notre devoir en ne la dirigeant pas. Mais il est temps encore de retrouver son respect et son affection. Soyons plus fermes, plus sages.

m. de gerville, impatienté.

Ce qui veut dire, Léontine, que tu veux la rendre malheureuse en la contrariant sans cesse. Je ne peux pas la gronder, lui tout refuser. Cela m’est odieux et impossible. »

Léontine expliqua à son mari ce qu’elle attendait de lui ; elle lui prouva que Giselle n’en serait que plus heureuse. Elle finit par en obtenir