Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/291

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glanté, elle poussa un cri et perdit connaissance. Tout le monde mit un empressement charitable à secourir Mme de Gerville et Giselle. Plusieurs personnes apportèrent de l’eau pour laver le bras de Giselle et pour mettre ses plaies à découvert. Pendant qu’on s’occupait de Giselle, Pierre bassinait le front et les tempes de Léontine ; dès qu’elle ouvrit les yeux, il la rassura sur l’état de sa fille, qui avait assuré n’avoir aucune blessure, ce qui fut constaté avec bonheur par les assistants. Quand chacun fut tranquillisé, on remercia le brave gendarme qui avait usé de son sabre avec tant d’adresse et d’à-propos. Les dames et les messieurs du château de Néri quittèrent la fête ; Giselle était trempée ; il faisait heureusement très chaud, le soleil l’avait séchée avant qu’elle fût rentrée.

madame de monclair.

Si tu avais écouté ta maman, Giselle, tu n’aurais pas été secouée par l’ours, ni couverte de son sang ; tu n’aurais pas causé à ta mère une frayeur terrible, et tu n’aurais pas troublé la fête pour tout le monde.

giselle.

Je ne croyais pas qu’il y eût de danger, ma tante.

madame de monclair.

Ton oncle Pierre l’avait dit pourtant.