Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

léontine.

Pourquoi donc, ma petite chérie ?

giselle.

Georges et Isabelle n’ont pas voulu me laisser faire des bouquets ; ma tante Laurence m’a battue, m’a enfermée ; elle a…

léontine, indignée.

Battue ! enfermée ! Mon pauvre trésor ! Battue ! Et pourquoi donc ? Qu’avais-tu fait ?

giselle.

Rien du tout, maman. J’ai seulement fait tomber quelques fleurs ; elle a dit que je l’avais fait exprès ; je m’ennuyais puisqu’on ne me laissait toucher à rien, et je me suis mise à chanter. Ma tante s’est fâchée, elle m’a poussée, j’ai crié ; ma tante a envoyé chercher mon oncle pour me fouetter.

léontine, poussant un cri.

Te fouetter ! Mais c’est affreux ! Est-ce qu’ils t’ont réellement fouettée ?

giselle.

Ils n’ont pas osé, parce que j’ai dit que je m’en plaindrais à vous et à papa. Alors mon oncle m’a grondée horriblement ; il a dit que si j’étais sa fille il me fouetterait à me faire mourir, mais qu’il avait peur de vous et de papa et qu’il était bien fâché de m’avoir pour nièce.