Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/334

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votre aide, Monsieur Julien ; papa, qui est très bon, m’a accordé presque tout de suite ce que je lui demandais.

m. de gerville.

Presque tout de suite, c’est une manière de parler ; c’est-à-dire que tu m’as tant tourmenté, que j’ai cédé de guerre lasse. Figurez-vous, Julien, qu’elle s’est pendue à mon cou, me serrant comme dans un étau et assurant qu’elle ne me lâcherait que lorsque j’aurais consenti à sa demande ; je l’ai embrassée dix fois, vingt fois ; à la fin j’en avais assez, et j’ai dit oui pour pouvoir respirer librement.

giselle.

Et papa m’a promis que ce serait vous qui me donneriez mes premières leçons, Monsieur Julien.

julien.

Je suis désolé, Mademoiselle, de ne pouvoir ratifier la promesse de M. de Gerville ; je ne peux pas vous donner les leçons que vous réclamez.

giselle.

Pourquoi cela ? Une heure par jour seulement.

julien.

Je travaille à mon examen de droit, Mademoiselle, tout le temps que je ne consacre pas au salon et à la promenade de ces dames.