Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/355

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que je suis très incomplète. On m’a tant gâtée ! On m’a tant habituée à dominer tout et tous ! Vous, qui êtes si raisonnable et si bon, vous pourrez peut-être me transformer.

— Dieu le veuille ! Giselle, dit Julien en lui baisant la main. Vous seriez si charmante si vous vouliez !

giselle.

Je verrai, j’essayerai. Venez tous les jours causer avec moi ; vous me ferez plaisir. Je vous quitte pour aller voir papa ; il m’a dit qu’il voulait me parler ; je l’avais oublié. C’est votre faute », ajouta-t-elle en riant ; et elle courut chez son père.

« Quelle charmante enfant on a gâtée à plaisir ! dit Julien avec tristesse. Je ne me fais pas d’illusion ; je crains que le mal ne soit trop enraciné pour qu’elle puisse le détruire ; elle pourra s’améliorer, mais devenir la femme que je veux, la femme qu’il me faut, jamais ! je le crains beaucoup, jamais ! »