Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas de Julien ; son souvenir me donne envie de pleurer.

— Monsieur le duc de Palma », annonça le valet de chambre.

Le duc entra au moment où Giselle essuyait furtivement ses yeux remplis de larmes. Il le vit et s’en effraya.

« Giselle pleure, s’écria-t-il : ses vœux et les miens seraient-ils repoussés ?

— Rassurez-vous, mon cher duc, dit Léontine en se levant et lui tendant la main ; nous vous donnons Giselle avec plaisir ; mais une jeune personne ne prend pas une décision aussi grave sans donner quelques larmes à ses parents. Elle suit actuellement l’avis que donnait Victor Hugo à sa fille au moment de son mariage :

« Sors avec une larme, entre avec un sourire. »

— Merci, mille fois et éternellement merci, chère, très chère Madame, répondit le duc en lui baisant la main. Giselle, continua-t-il, essuyez ces larmes, bien naturelles sans doute, mais qui me causent une vraie souffrance, puisque c’est moi qui les fais couler. Je vous jure qu’une fois ma femme, vous n’en verserez jamais par ma faute. »

Giselle voulut parler, mais elle ne put articuler