Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/396

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cusent avec raison. Les enfants, arrivés déjà au nombre de trois, sont parfaitement élevés. L’aîné, qui est une fille, annonçait une fâcheuse ressemblance de caractère avec sa mère, mais une répression ferme et sage efface tous les jours des aspérités d’humeur dont s’alarme Giselle. Julien rit de ses frayeurs, parce qu’il compte sur l’éducation pour faire disparaître ce qui est défectueux.

M. et Mme de Néry ont marié leur fille Isabelle avec leur cousin Jacques, et tout annonce que le mariage sera heureux.

Georges veut faire comme son beau-frère Jacques et comme son cousin Julien, se marier un peu tard, pour être un mari raisonnable et un père éclairé ; il a vingt-sept ans, et se trouve encore trop jeune.

Quand Julien veut taquiner Giselle, il dit en parlant de sa petite Léontine : Quel amour d’enfant !

« Oh ! Julien, répond Giselle, je t’en prie, ne l’appelle pas ainsi ; si mon père et maman t’entendaient, ils seraient peinés ; tu sais que c’est le nom qu’ils me donnaient dans le temps où j’étais si méchante ! »

Julien riait ; mais, une fois qu’il l’avait répété sans voir sa belle-mère qui venait d’entrer, elle