Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/48

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pierre.

Si fait, avec moi. Ta maman le veut.

giselle, avec malice.

Maman le veut !… Elle le veut si je veux.

pierre.

Tu te trompes, ma fille. Je te répète que ta maman le veut… Entends-tu ? Elle le veut,… et tu vas venir. »

Le ton ferme de Pierre décida Giselle à obéir de bonne grâce ; elle ne voulait pas que sa mère la crût capable de résistance ouverte à la volonté de son oncle. Elle se leva et le suivit.

Giselle eut peur en entrant chez sa mère ; le doux et affectueux sourire avait fait place à une expression froide et sévère. Giselle s’arrêta au milieu de la chambre.

« Approche, Giselle. Pierre, viens t’asseoir près de moi. »

Léontine se recueillit un instant, le visage caché dans ses mains qui tremblaient visiblement.

« Giselle, dit-elle d’une voix pleine de tristesse et de douceur, Giselle, tu m’as trompée ; mon frère m’a tout raconté. Il a eu cent fois raison ; ta conduite a été très mauvaise ; elle m’a beaucoup affligée. Tu as perdu ma confiance ; à l’avenir je ne croirai plus à tes paroles ; je sais maintenant avec quel aplomb tu sais mentir. Ma