Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/158

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NOTES[1]

DU PREMIER LIVRE DU TRAITÉ DE LA CLÉMENCE.


1. i. Digne eVelle. Les stoïciens voulaient que Ton ne s’attachât à là vertu que pour elle-même ( Ÿoyez le second paradoxe de Cicerôn, intitulé ÔTt aùrapjariç y àpe-nfi rcpoç eù^aifxovi’av, in quo virtus sit 9 ei nihil deesse ad bene vwendum. )

2. Même le plus vil.... Racine a exprimé ainsi cette pensée : Le sang le plus abject vous était précieux.

Bntannicus, act. iv, sc. 3.

3. Je serais prêt à le leur rendre. Diderot a traduit ce passage. Je transcris sa traduction, afin que le lecteur puisse comparer : « Qu’il est doux de pouvoir se dire à soi-même : seul d’entre les mortels, j’ai été choisi pour représenter les dieux sur la terre ! Arbitre absolu de la vie et de la mort chez toutes les nations, le sort des peuples et des individus fut déposé entre mes mains. C’est par ma bouche que la force déclare ce qu’il convient d’accorder, et la justice ce qu’il convient de refuser. C’est de mes réponses que les royaumes et les cités reçoivent les motifs et de leur désolation et de leur allégresse. Nulle partie du monde n’est florissante que par ma faveur. Ces milliers de glaives que la paix retient dans leurs fourreaux, d’un clin d’œil je les en ferai sortir. C’est moi qui décide que les nations seront anéanties ou transférées, affranchies ou réduites en servitude ; quels souverains seront faits esclaves, quels fronts seront ceints du bandeau royal ; quelles villes on détruira, quelles autres on élèvera sur leurs ruines. Malgré cette puissance illimitée, on ne peut me reprocher aucun châtiment injuste. Je ne me suis livré ni à la colère, ni à la fougue de la jeunesse, ni à la témérité des uns, ni à l’opiniâtreté des autres, qui lassent les âmes les plus tranquilles, ni à la cruelle ambition, si commune dans les maîtres de la terre, de manifester leur pouvoir par la terreur.

  1. Les notes sans signature sont de M. Vatimesnil.