Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/207

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tombant à ses pieds ne l’ébranlerait pas ; il verrait, sans pâlir, la mer soulevée par l’Eurus, et les vagues furieuses de l’Adriatique. Il ne craint ni la lance du soldat, ni l’épée menaçante. Tranquille au dessus des orages, il voit tout à ses pieds, marche gaîment où son destin l’appelle, et sait mourir sans se plaindre.


Que tous les rois s’unissent contre lui, ceux qui gouvernent les Scythes errans, ceux qui règnent sur les rivages de la mer Rouge, et sur les eaux de la mer d’Érythrée aux perles brillantes, ou ceux qui ferment les portes Caspiennes aux Sarmates indomptés ; viennent les maîtres de ces peuples qui osent traverser à pied les flots du Danube, ou les princes de la Sérique aux riches tissus, la royauté véritable demeurera toujours à la vertu. Elle n’a pas besoin de coursiers rapides, ni d’armes, ni de ces flèches que le Parthe lance de loin par derrière dans sa fuite perfide. Elle n’a point à renverser les villes