de tant de bienfaits. L’éclat du diadème convient mal à ma tête flétrie par la misère, le sceptre à mes mains coupables : laissez-moi me cacher dans la foule obscure de vos sujets.
Non ; il y a place pour deux sur mon trône.
Je jouis de tous vos biens, mon frère, comme s’ils étaient à moi.
Peut-on se dérober aux faveurs de la fortune ?
Oui, quand on sait combien elles nous échappent facilement.
Voulez-vous me priver ainsi d’une gloire immense ?
Votre gloire est assurée, il me faut songer à la mienne. Je suis fermement résolu à refuser le trône que vous m’offrez.
Si vous n’en prenez votre part, je renonce à la mienne.
J’accepte donc, et, puisque vous me l’imposez, je porterai le titre de roi ; mais le droit et la puissance que vous me donnez, vous seront toujours soumis, aussi bien que ma personne.
Que votre noble front se pare du bandeau royal ; moi, je vais sacrifier aux dieux les victimes que je leur dois.