Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/381

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tour-à-tour qu’on dénoue sa chevelure, et 1 qu’fo’n en répare le désordre ; toutes les positions lui sont égale- ment insupportables ; elle ne songe plus} prendre des alimens ni à entretenir Saévie gelle marche à pas mal assurés, et se soutient à peine. Plus de forces ; la pourpre qui colorait la neige de son teint s’est effacée ; Le feu qui la consume dessèche ses membres ; sa dé- marche est tremblante, la fraîcheur et l’éclat de son beau corps ont disparu ; ses yeux brillafis, où luisëit un rayon du soleil ? n’ont plus rien de cette vive lâinièl’e qui rappelait sa glorieuse origine ; des larmes s’en échap— pent et coulent sans cesse le long de ses jpuesqïcomme ces ruisseaux formés parles neiges du Taurus quand une pluie d’orage vient à les’fondres «awM’ais le palais s’ouvre à nosyeux ; la voici elle-même, étendue les coussinsîde son siège doré ; dans son fatal égarement, elle veut se délivrer de sa parure et de ses vêtemens se : coutumés.

PHÈDRE.

Débarrassez-moi de eæ robes dieu-pourpre loin de moi cette vive couleur de Tyr, et ces riches tissus re- cueillis surles arbres dne Sérique. Je veux une étroite ceinture qui presse mon sein sans gêner mes meuvemens ; point de colliers à men-cou“ ; ne chaege’z point mes oreilles ' de ces blanches pierres, précieuer de la mer des ' Indes. Laissez mes cheveux, et n’y versez point les, parfumsd’Assyriei je veux. qu’ils soient épars et tombent v en désordre sur mes épaules ; “dans ma course rapide, ils flotteront au gré des vents. Je porterai le carquais, dans ma main gauche, et dans ma main droite l’épieu