Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/385

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la terre ; que jamais berger ne se glorifie de vos faveurs. Soyez propice à nos vœux. Mais déjàvous les avez en- tendus. Je vois Hippolyte lui"ïmênie ; il s’apprête à. vous offrir un solennel sacrifice ; il est seul. Pourquoi. hésiter ? le hasard m’offre’le’momentjÿt le lieu favorablœ ; il faut user d’adresse. Je treiiibleï Il e’t pénible d’avoir’à exé- cuter un crime ordOnné p un au’tre. Mais , quand on craint les rois, il faut renoncer à il faut bannir de son cœur tout sentitnent honnête ; la vertu serait un mauvais instrument des volontés. souveraines.


Scène II.

HIPPOLYTE, LA NOURRICE.
HIPPOLYTE.

Quel motif conduit en Ces lieux vos pas appesantis par l’âge , fidèle nourrice ? pourquoi ce trouble sur votre visage, et cette tristes’se dans vos yeux ? les jours de mon père ne sont point menacés :J ni ceux de Phèdre, ni ceux de ses deux enfans ?

LA NOURRICE.

Soyez tranquille à cet égard ; l’état du royaume est prospère, et la florissante famille de Thésée jouit d’un bonheur parfait. Mais vous, pourquoi ne partagez—vous pas cette félicité ? Votre sort m’inquiète, et je ne puis que vous plaindre, en voyant à quels maux vous vous con— tlamnez vous—même. On peut pardonner le malheur à