Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/395

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furent leurs armes grossières. Ils ne connaissaient point encore la flèche légère de cornouillier à la pointe aeérée. ni l’épée à la longue lame qui pend à la ceinture du soldat, ni le casque à la crête ondoyante. La colère s’armait de ce qui lui tombait sous la main. — Bientôt le dieu de la guerre inventa des moyens nouveaux de se combattre, et mille instrumens de mort : le sang coula par toute la terre , et la mer en fut rougie. Le erime ne s’arrêta plus ; il entra dans toutes les demeures des hommes , et se multiplia sous toutes les formes possibles. Le frère mourut de la main du frère, le père sous la main du fils ; l’époux tomba sous le fer de l’épouse, et les mères dénaturées s’armèrent contre la vie de leurs propres enfans. Je ne dis rien des i’narâtres : les bêtes sauvages sont moins cruelles. Mais la perversité de la femme est au dessus de tout ; c’est elle qui est dans le monde l’ouvrière et la cause de tous les crimes ; c’est elle qui, par ses amours adultères, a réduit tant de villes en cendres, armé tant de nations les unes contre les autres, amené la ruine de tant de royaumes. Sans parler des autres , Médée seule, l’épouse (l’Égee, suth pour rendre ce sexe abominable.

LA NOURRICE.

Pourquoi faire peser sur toutes les femmes le crime de quelques-unes ? i

HIPPOLYTE.

Je les hais toutes, je les abhorre, je les déteste, les fuis. Soit raison, soit nature, soit colère aveugle, je veux les haïr. L’eau s’unira paisiblement au feu ; les Svrtes mouvantes offriront aux navires une passe com-