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dans les prairies, cueille de l’herbe pour leur nourriture de la nuit.

Page 19. La triste Philomèle. Le texte porte : Thracia pellex, la courtisane de Thrace, ou plutôt du roi de Thrace. Philomèle, fille de Pandion, roi d’Athènes, et sœur de Procné, suivit Térée, roi de Thrace, mari de sa sœur, qui ne pouvait vivre séparée d’elle. Térée, amoureux de Phitomèle, la viola, et, pour l’empêcher de se plaindre, lui coupa la langue. Procné vengea sa mort en tuant son propre fils Iphitus, qu’elle servit à son époux. À la fin du repas, Philomèle jeta la tête de l’enfant devant Térée, qui, furieux, demanda ses armes. Les deux princesses prirent la fuite, et furent changées, Procné en hirondelle, et sa sœur en rossignol.

Pour aller assiéger l’entrée du palais des rois. Ce tableau de la vie des villes, opposé à celui de la vie des champs, forme ici le plus heureux contraste. On le retrouve partout dans les poètes. Virgile surtout et Horace ont donné à ces idées le développement le plus poétique. Voyez Géorg., liv. iii, et Épod., ii, 7, et la préface du traité de Columelle, de Re rustica. Voyez aussi Sénèque le Philosophe, des Bienfaits, ch. xxxiii, sur les solliciteurs, ce peuple de faux amis, qui venaient dès le matin briguer une première ou une seconde entrée, comme les courtisans du petit ou du grand lever à Versailles.

Reste pauvre sur des monceaux d’or. « Quand nous verrons un homme qui sèche sur pied de l’ardeur d’acquérir, dit Plutarque, qui pleure quand il lui faut dépenser un denier, qui ne se plaint ni indignité ni peine quelconque, pourvu qu’il en retire du profit, encore qu’il ait force maisons, force terres, force troupeaux de bêtes, grand nombre d’esclaves et d’habillemens, que dirons-nous qu’est la maladie de cet homme, si non une pauvreté de l’âme ? » (Œuvres morales, de l’Avarice et convoitise d’avoir.)

Illum populi favor attonitum (v. 169). Virgile a dit au liv. iii de ses Géorgiques :

Hic stupet attonitus rostris………

Hic clamosi rabiosa fori (v. 172). C’est ce que Martial appelle :