Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/527

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Page 331. Les cœurs les plus farouches ont été vaincus par l’amour. Quoique Scythe et barbare, elle a pourtant aimé. (Racine, Phèdre, acte iii, sc. 1.) Il hait tout notre sexe.-Je ne crains point de rivale. NONE. Il a pour tout le sexe une haine fatale. PREDRE. Je ne me verrai point préférer de rivale,

Complice de Pirithoüs. C’est-à-dire adultère, et ravisseur de l’épouse du roi des morts. Voyez plus haut le commencement de cette scène.

Volage adorateur de cent objets divers.
Qui va du dieu des morts déshonorer la couche, etc.

Page 333. J’échapperai au crime par la mort. Ce mouvement soudain change les rôles ; c’est la nourrice maintenant qui prier Phèdre de céder à son amour.

Mourons ; de tant d’horreurs qu’an trépas me délivre ;
Est-ce un si grand malheur, que de cesser de vivre ?

Mais Racine a donné à Phèdre plus de délicatesse encore et de pudeur ; elle parle comme une chrétienne qui craint d’avouer ses tentations :

Je t’en ai dit assez, épargne-moi le reste.
Je meurs pour ne point faire un aven si funeste.

Mourez donc, s’écrie Œnone ; et c’est Phèdre qui cède à ses instances, au lieu que, dans Sénèque, c’est la nourrice qui se rend complaisante à l’amour de sa maîtresse pour ne pas la voir mourir.

Page 335. Déesse qui naquis au sein des mers orageuses. Vénus est appelée en grec Aphrodite, née de l’écume des mers. Quelques auteurs pensent que ce nom lui fut donné plutôt pour exprimer le trouble des passions qu’elle inspire : « Beauté plus terrible aux mortels que l’élément où l’on t’a fait naître, mal-