Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/243

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

écarte doucement les ténèbres de la nuit, viens, ô Hyménée, la tête et les pieds appesantis par le vin, et le front ceint d’une couronne de roses. Et toi, qui précèdes le jour et la nuit, étoile de Vénus, toujours trop lente au gré des amants, lève-toi, les mères avides et les vierges impatientes soupirent après tes douces clartés.

La jeune princesse de Corinthe surpasse en beauté les vierges d’Athènes, et celles que la ville sans murailles voit se livrer, sur les sommets du Taygète, à de mâles exercices, et celles qui baignent leurs pieds blancs dans la fontaine d’Aonie ou dans les eaux saintes de l’Alphée. De même le noble fils d’Eson l’emporte, par les grâces de son visage, sur le fils de Sémélé, qui attelé des tigres à son char ; sur le dieu qui anime le trépied des oracles, Apollon, frère de la chaste Diane ; sur Pollux, qui se plaît aux combats du ceste, et sur son frère Castor.

Puissent-ils demeurer toujours, Creuse la plus belle des femmes, Jason le plus beau des époux !

Quand elle paraît au milieu de nos chœurs, ses charmes effacent toutes les beautés qui l’environnent. Ainsi la lumière des étoiles pâlit en présence du soleil, ainsi les astres nombreux des Pléiades se cachent à nos yeux quand la lune arrondit son croissant, et présente un