Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/396

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(Médée, acte iv, sc. 1) ; c’est un morceau de poésie qui ne manque pas d’éclat, il serait trop long de le citer ici ; nous y renvoyons le lecteur.

Page 309. Le son des cymbales corinthiennes va venir à ton secours. Il y a dans le texte : Æra Corinthi pretiosa ; c’est un étrange anachronisme. Selon Pline l’Ancien, l’airain de Corinthe, si précieux à Rome ne fut connu que l’an 607. C’était un mélange d’or, d’argent et de cuivre, dont la combinaison fut l’effet de l’incendie qui brûla Corinthe et fit fondre les statues élevées dans cette ville. Sénèque ne pouvait pas ignorer ce fait ; mais il était poète, et les poètes sont assez portés à croire, comme Lysandre, que la vérité n’est pas meilleure que le mensonge.

Pour épargner les notes et les citations sur cette longue déclamation de Médée, nous renverrons aux détails du même genre qui ne sont pas rares chez les poètes latins : Voyez Horace, Satires, liv. i, sat. 8, v. 26, et Epod., v, v. 17 et ss. ; Lucain, Pharsale, liv. vi, v. 507 et ss. ; Tibulle, liv. i, 6, 47 et 50 ; Apollonius ; Valerius Flaccus ; Virgile, etc. Quant aux détails mythologiques, ils sont assez connus.

Page 311. Allez, allez tristes enfans. — Voyez la Médée de Longepierre, acte iv, sc. 2 :

Allez, tristes enfans, jeunes infortunés,
Qu’aux maux presque en naissant le ciel a condamnés, etc.

Page 313. Aussi Médée ne sait maîtriser ni sa rage ni son amour. Tel est en effet le caractère de Médée, et le secret de tous les crimes qu’on lui prête et qui ont fait de cette femme d’Asie le type le plus complet de l’amour et de la haine. Sa puissance magique n’est peut-être au fond que l’expression figurée de sa puissance de sentir.

Page 317. Quelle a été la cause de leur ruine ? Il semblerait tout naturel que le lieu de la scène fut une partie du palais de Créon ; mais alors le chœur n’en serait pas à ignorer la catastrophe il l’ignore cependant ; ce qui prouve que la scène se passe ailleurs ; mais où donc sur une place ? non. Dans l’appartement de Médée ? il n’est pas naturel que le chœur s’y vienne installer. Il faut croire