Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le fleuve de Lydie, le riche Paetole qui roule {le l’or dans son cours, t’a porté sur ses ondes. A ta vue, le Mas— sagète , qui rougit son lait du sang de ses chevaux, s’est avoué vaincu ; il a détendu son arc, et jeté ses flèches homicides. Le royaume du violent Lycurgue a senti les effets de la puissance (le Bacchus ; les Daces cruels se sont inclinés devant lui, ainsi que les peuples nomades exposés de plus près au souffle de Borée, et les nations qui habitent les bords glaces des Palus—Méotides, et celles que l’astre de l’Arcadie et le double Chariot éclai— rent de leurs feux verticaux. Il a dompté les Gélons er- rans , et désarmé les cruelles Amazones : vaincues et sup- pliantes, les vierges guerrières du Thermodon se sont prosternées devant lui, et, quittant leurs flèches lé- gères, ont pris, dans leurs mains, le thyrse (les Bac— chantes.

C’est toi, dieu puissant, qui as rougi du sang thébain les sommets sacrés du Cythéron ; c’est toi qui as fait courir à travers les bois les filles de Prétus, méritant aussi que tes autels s’élevassent dans Argos, à côté (le ceux (le ta marâtre. Naxos, que la mer Égée entoure d’une humide ceinture, t’offrit pour épouse une vierge délaissée, qui trouva ainsi, dans sonlmalheur, les con- solations d’un amour plus fidèle. D’une roche aride, tu fais jaillir la source de Nyctélie : ses flots murmurans se répandent sur les gazons, et versent leurs sucs nour