Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/95

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ŒDIPE.

Pourquoi dis-tu que cet enfant remis par loi ne pouw vait pas prolonger sa Vie ?

PHORBAS.

Parce que ses pieds avaient été percés d’un fer mince, qui les joignait ensemble. Une tumeur s’était. formée à l’endroit de la blessure, et déjà la corruption rongeait ce faible corps.

LE VIEILLARD, à Œdipe.

Ne l’interrogez pas davantage ; vous touchez au fatal dénoûment.

ŒDIPE.

Dis-moi quel était cet enfant.

PHORBAS.

Le serment que j’ai fait me défend (le le (lire.

ŒDIPE.

Qu’on apporte (les torches allumées : le feu t’titera rette discrétion.

PHORBAS.

Chercherez-vous la vérité par d’aussi cruels moyens ; épargnez-moi, de grâce.

ŒDIPE.

Si je te parais cruel et précipité dans ma colère, il ne tient qu’à toi d’en détourner les coups ; dis la vérité : quel était cet enfant ? quels étaient son père et sa mère ?

PHORBAS.

Sa mère, c’est votre épouse.

ŒDIPE.

O terre ! entr ouvre-toi. Dieu des ténèbres, souverain