Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des Ombres, entraîne au fond (les enfers un misérable qui a interverti l’ordre (le la naissance et de la généra- tion. Thébains, amassez (les pierres contre ma tête cou- pable ; que je meure sous vos traits ! Pères et enfans, frappez-moi ; épouses et frères, armez-vous contre moi ; peuple, victime d’un cruel fléau, prends la flamme de tes bûchers pour m’en accabler ! Je suis l’opprobre de mon siècle, l’objet de la colère céleste , le violateur des saintes lois de la nature. Dès l’instant où j’ai vu le jour pour la première fois, j’ai mérité la mort. Tu ne dois pas vivre plus long-temps, ô ma mère ! Prends une ré- solution digne de tes crimes. Et toi , malheureux OEdipel va, cours à ton palais , et remercie la mère des enfans qu’elle t’a donnés.


Scène IV.

LE CHŒUR.

S’il m’était permis (le faire moi—même le plan de ma destinée, je ne laisserais souffler dans mes voiles qu’un léger Zéphyr , et jamais l’autan furieuX’ne briserait les antennes de mon vaisseau. Un vent doux et mesuré m’emporterait mollement sur les ondes , sans secousse et sans alarmes ; je trouverais une voie facile et sûre en- tre les écueils qui bordent les deux routes extrêmes (le la vie.