Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/173

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est en repos ; sa coupe n’est que de hêtre, mais il ne la porte pas à sa bouche d’une main tremblante ; sa nourriture est simple et commune, mais il ne voit point de glaive suspendu sur sa tête. C’est dans les coupes d’or qu’on verse du sang. L’épouse d’un homme privé ne porte point les perles de la mer Rouge enchâssées dans un collier brillant, et les diamants de la mer Orientale ne chargent point ses oreilles ; ce n’est point pour elle qu’une laine soyeuse a bu la pourpre dans les chaudières tyriennes, et que les femmes de Milet brodent à l’aiguille les tissus précieux que donnent les arbres de la Sérique : les herbes les plus communes ont fourni la teinture de ses vêtements filés par des mains peu savantes ; mais du moins sa couche n’est jamais souillée par l’adultère.