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ACTE IV



Scène I

Hercule, Le Chœur


Hercule

Brillant Soleil, ramène en arrière tes coursiers haletants, et laisse venir la nuit. Que le jour de ma mort soit un jour perdu pour le monde, et qu’un sombre nuage couvre la face du ciel : ne donne pas à Junon le spectacle de mon trépas. Maintenant, ô mon père ! tu devrais laisser le chaos revenir sur le monde, briser les liens qui joignent les deux pôles, et les rompre du même coup. Pourquoi épargner le ciel, quand tu perds ton Hercule ? Veille donc sur tous les points de ton empire, et prends garde que les Titans ne lancent encore contre toi les montagnes de Thessalie, et que l’Othrys ne devienne trop léger pour contenir les efforts d’Encelade. L’orgueilleux Pluton ouvrira les portes de ses noirs cachots, et, délivrant Saturne de ses chaînes, lui rendra le royaume du ciel. Voici que moi, ton fils, qui remplissais dans ce monde l’office de ta foudre et de tes feux, je redescends vers le Styx : Encelade va se relever plein de fureur, et lancer contre les dieux le poids qui l’ac-