Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Hercule

Il succombe sous la perfidie de son épouse.

Alcmène

Mais quelle perfidie assez grande pour triompher d’Hercule ?

Hercule

Celle qui devait assouvir la vengeance d’une femme irritée.

Alcmène

Mais comment le poison a-t-il pénétré dans ton corps ?

Hercule

La robe qu’elle m’a fait revêtir en était imprégnée.

Alcmène

Où est cette robe ? aucun vêtement ne couvre ton corps.

Hercule

Elle s’est consumée avec ma chair.

Alcmène

Peut-il exister un poison aussi terrible ?

Hercule

Croyez, ô ma mère ! que je sens au fond de mes entrailles l’hydre de Lerne, et mille autres monstres avec elle. Le volcan de Sicile ne lance point contre le ciel d’aussi brûlantes flammes : moins ardentes sont les forges de Lemnos ; moins vifs sont les feux de la zone torride, où le dieu du jour demeure éternellement arrêté. Chers amis, jetez-moi, de grâce, au sein des mers, au milieu des fleuves. Le Danube aurait-il assez d’eau pour moi ? non, l’Océan lui-même, plus grand que la terre, n’é-