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ser de pieuses prières pour que la terreur qui m’agite s’éloigne de moi.


SCÈNE II.

LE CHŒUR.

Si l’indiscrète renommée dit vrai quand elle raconte les amours et les tendres larcins de Jupiter ; si, couvert de plumes brillantes, il s’est reposé sur le sein de Léda ; si, changé en taureau sauvage, il a ravi et emporté à travers les flots la belle Europe ; qu’il abandonne encore une fois son empire, et descende du ciel pour venir dans tes bras, ô Poppée ! Il doit te préférer à Léda, et à Danaé qui, jadis, le vit descendre vers elle en pluie d’or. C’est en vain que Sparte nous vante son Hélène, et que le berger troyen s’applaudit de sa conquête. Poppée l’emporte encore sur la fille de Tyndare, dont la beauté suscita une guerre cruelle, et amena la ruine d’Ilion.

Mais quel est ce messager qui accourt à nous à grands pas, plein de trouble et hors d’haleine ? quelle nouvelle apporte-t-il ?