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NÉRON.

La révolte du peuple.

LE PRÉFET.

Quelle main pourrait gouverner une multitude furieuse ?

NÉRON.

La même qui a pu la soulever.

LE PRÉFET.

Aucune alors, suivant moi.

NÉRON.

C’est celle d’une femme qui a reçu de la nature un esprit malfaisant, et plein de la plus noire perfidie ; mais elle n’en a pas reçu également la force : elle est faible, son cœur se trouble, la terreur l’abat, le châtiment dompte son audace ; le supplice vient tard, sans doute, après tant de crimes : n’importe, plus de conseils, plus de prières, songe seulement à exécuter mes ordres : fais-la monter sur un vaisseau, et dépose-la sur quelque lointain rivage où tu lui donneras la mort. Ce n’est qu’à ce prix que ma colère peut être satisfaite.


SCÈNE II.

LE CHŒUR, OCTAVIE.
LE CHŒUR.

— O faveur populaire ! à combien de malheureux n’as-tu pas été fatale ! d’abord, comme un vent favorable, tu