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donna d’aller tuer Thyeste dans sa prison. Celui-ci le reconnut, s’en fit reconnaître et l’envoya à son tour assassiner Atrée, après la mort duquel il remonta sur le trône de Mycènes d’où il fut ensuite chassé par Agamemnon.

Page 11. Chœur de femmes d’argos. Ce chœur est comme tous ceux de notre auteur, assez beau de style, mais vague et plein de généralités qui n’ont qu’un rapport indirect avec le sujet. L’auteur qui, comme nous l’avons déjà dit, nous parait être un imitateur de Sénèque, a fait ici un tour de force en n’imitant pas comme il aurait dû le chœur d’Eschyle. Voyez Agamemnon, acte I, pour connaître la différence qu’il y a entre un chœur véritablement dramatique et une déclamation.

Page 13. Cette haute fortune vient à ne pouvoir plus se porter elle-même. On pourrait dire aussi : « La fortune succombe sous le fardeau qu’elle porte, » Ceditque oneri fortuna suo. Pétrone a dit, en parlant à la fortune :

Ecquid Romano sentis te pondere victam,
Nec posse ulterius perituram extollere molem ? etc.

La tour qui va cacher sa tête au sein des nues. — Voyez le dernier chœur d’Hippolyte, acte iv, sc. 2 : ce sont les mêmes idées et les mêmes images. Voyez aussi Horace, livre II, Ode 10, v. 9 :

Sæpins ventis agitatur ingens
Pinus : et celsæ graviore casu
Decidunt turres, feriuntque summos
    Fulmina montes.

Page 15. Les grands corps offrent plus de prise aux maladies. — Voyez Florus, liv. III, x, 12 : « Sic illa immania corpora, quo erant majora, eo magis gladiis ferroque patuerunt. »

Acte II. Page 17. La pudeur qui ne revient plus quand on l’a une fois bannie. C’est la même idée qu’Horace et Boileau ont si poétiquement exprimée :

..... Neque amissos colores
Lana refert medicata fuco :