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Page 183. À ces mots Lichas est lancé dans l’air.

Lichas, dont il a pris la chemise fatale,
Déjà privé du jour dans l’Érèbe dévale.

(ROTROU, Hercule mourant, acte XII, sc. 4.)

Page 185. Un léger vent du midi fait rouler sur les eaux ce corps gigantesque, tant Hercule est devenu léger. Cette exagération est devenue raisonnable auprès de celle que l’on verra plus bas quand on demande à Hercule si le ciel pourra le porter. Sophocle ne dit rien de ce poids, qui suppose une taille démesurée : Rotrou fait asseoir Hercule sur les genoux d’Iole.

Ce n’est pas d’un trait vulgaire qu’il faut armer tes mains.

Frappe ce lâche sein du trait de ton tonnerre
Le plus fort que jamais tu dardes sur la terre,
Et dont le pire monstre aurait été vaincu,
Si, pour te soulager, Alcide n’eût vécu.

(ROTROU, Hercule mourant, acte III, sc. 4.)

Mais pourquoi demander aux dieux le coup qui doit te punir ?

Mais que veux-je du ciel ? Quoi ! la femme d’Hercule
Au chemin de la mort est timide et recule !
Elle implore des dieux le moyen de mourir,
Et de sa propre main ne se peut secourir !

(Ibid.)

Les roches aiguës déchireront mes membres. Rotrou a copié ce passage avec une exactitude désespérante :

Que mon sang sur ce mont fasse mille ruisseaux ;
Qu’à ces pierres mon corps laisse autant de morceaux ;
Qu’en un endroit du roc ma main reste pendue,
Et ma peau déchirée en d’autres étendue :
Une mort est trop douce, il la faut prolonger,
Et mourir d’un seul coup, c’est trop peu le venger.

(Ibid.)

Page 195. Il manque aux enfers une des Danaïdes. Sur les cinquante filles de Danaüs, roi d’Argos, qui devaient mettre à mort leurs époux, une seule, Hypermnestre, épargna son mari Lyn-