Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/409

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Eurybate, Clytemnestre

Eurybate - Puis-je le croire? après tant de fatigues et une si longue absence, je me prosterne dans ces temples, devant ces autels, et j'adore les dieux protecteurs de ma patrie! Accomplissez vos vœux :

agamemnon, l'illustre chef de la Grèce, rentre enfin victorieux dans le palais de ses pères.

Clytemnestre - Quelle heureuse nouvelle! Où est-il cet époux dont mes désirs ont appelé pendant dix ans le retour? est-il sur mer ou sur terre?

Eurybate - Sain et sauf, comblé d'honneur et de gloire, il a mis le pied sur le rivage tant désiré.

Clytemnestre - Célébrons enfin ce beau jour par des sacrifices aux dieux favorables, sans doute, mais trop lents au gré de notre impatience. Dis-moi, le frère de mon époux vit-il encore? Et ma sœur, dans quels lieux l'as-tu laissée?

Eurybate - Je ne puis que former des voeux et prier les Immortels pour leur salut: car les hasards de la mer ne me laissent rien de certain à vous apprendre sur leur sort. La tempête a divisé notre flotte, et le vaisseau de Ménélas a cessé d'être en vue