Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/117

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m’importe ce qu’on dit de la Marquise de *** ma conscience suffit à ma tranquillité, et il me sera permis de croire que c’est d’une autre qu’en parle, quand on débitera de moi des horreurs qui me sont absolument étrangères. Cette manière d’envisager les choses me suggéra un projet extraordinaire. Je rassemblai des fonds considérables que je convertis en diamans, et en lettres de change, afin qu’ils fussent d’un plus léger volume, et transportables par tout sans embarras, et sans confidens. Cet arrangement fait, j’annonçai à l’abbesse que j’allais voyager ; je fis des présens à toute la communauté, et je partis comblée de bénédictions, laissant dans les larmes toutes ces bonnes filles, qui m’avaient vue arriver avec une espèce d’horreur, et m’avaient regardée avec cette curiosité qu’inspire