Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/128

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après je vis entrer chez monsieur de *** le Chevalier au moment de se mettre à table. Il me fit une révérence respectueuse, j’entendis qu’on lui demanda s’il me connaissait ; il dit qu’il avait eu l’honneur de me rencontrer au bal chez la Duchesse de ****. Après le dîner nous causâmes quelque temps ensemble, et il vint à l’opéra dans la loge de Milady *** qui m’y avait proposé une place. Après nous être ainsi rencontrés plusieurs fois, il me renouvela sa prière d’être admis chez moi, et je crus alors n’avoir rien à objecter à un homme de son nom et de sa réputation. Il devint de jour en jour plus empressé de me voir, et souvent il passait la soirée entière tête à tête avec moi. Tous mes malheurs étaient effacés de mon esprit, et je suivais en toute liberté le penchant qui m’attirait vers le