Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/140

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Cette femme sans crainte comme sans remords, avait l’air sincère, et son intérêt bien entendu était de me servir ; mon ame s’ouvrit à l’espérance, et je l’assurai de ma reconnoissance. Mon ami, dit-elle, fera parler demain de votre affaire dans les clubs et les caffés de la manière qui lui paroîtra convenir à vos intérêts, et si cela est plus avantageux, on empêchera qu’il en soit parlé. Le jour que vous serez interrogée, il y aura un certain nombre des nôtres dans la salle mêlés avec le peuple, qui applaudiront à toutes vos réponses ; un plus grand nombre s’y trouvera le jour de votre jugement, et si les juges paraissaient vous être contraires, les clameurs des nôtres les intimideront, et les forceront à décider en votre faveur. Je remets à cette femme une bague de deux-mille