Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/166

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quelquefois du déplaisir qu’il éprouve lorsqu’on parle avec éloge de la personne du Marquis ; lorsque sa mère et le Commandeur s’entretiennent de l’obligation qu’ils ont à son courage. La Comtesse est donc forcée sans cesse, Madame la Duchesse, de s’observer afin d’éviter de donner de l’aliment à l’amour de l’un, et à la jalousie de l’autre. Si l’on supposait que le cœur de la Comtesse n’est pas demeuré tout à fait insensible au mérite et aux agrémens du Marquis, si elle avait à contenir ses propres sentimens… vous sentez que sa situation serait encore plus embarrassante. Je ne dirai pas qu’elle puisse avoir des combats à se livrer ; l’empire de la vertu est trop bien affermi dans son ame ; mais elle peut être inquiète, elle peut craindre qu’un commerce intime avec un homme aimable ne lui