Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/168

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dîner à son ouvrage, et madame de Lindorf a fait la conversation avec le Commandeur ; ils se sont entretenus de leur vieux temps et le Commandeur lui ayant dit : vous souvenez-vous d’une certaine dame qui disparut un beau jour avec son amant ; la famille voulut faire croire qu’elle avait été aux eaux ; mais on n’en fut pas la dupe. C’était une femme déterminée, que celle-là, et qui s’embarrassait peu du qu’en dira-t-on. La comtesse de Lindorf l’interrompit : paix, paix monsieur le Commandeur, lui dit-elle, cette femme n’a jamais eu qu’une grande passion qui a causé tous ses malheurs ; au lieu de la déchirer disons comme dans l’évangile : beaucoup de péchés lui seront pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. À ces mots le comte de Loewenstein a fait une mine très-expressive, en