Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/79

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Il croyait connaître les femmes, et celles avec lesquelles il avait vécu ne lui ayant pas donné une grande opinion de leur sexe, il était persuadé qu’il n’y en avait pas, dont la vertu pût résister aux empressemens d’un homme aimable. Cette conviction et un secret penchant à la jalousie le rendaient très-attentif à ma conduite ; mais la crainte de la raillerie lui faisait afficher une apparente indifférence. Il m’aimait et ne trouvait pas qu’il fût du bon air de paraître attaché à sa femme. Secrètement jaloux, il s’en cachait avec un soin extrême, et par une suite de ce système, il me donnait une grande liberté apparente, et ne me perdait jamais de vue. Je ne me parerai pas à vos yeux d’une fausse modestie, et je vous dirai franchement que ma figure était citée de préférence à tout autre, et que les hommages