Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/81

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pour faire des sottises, je ne fis que des étourderies ; mais elles me furent aussi fatales qu’auraient pu l’être des crimes punis avec sévérité. Un jour j’étais dans une compagnie assez nombreuse dans laquelle se trouvait la Présidente de **** avec le Baron de **** qu’elle aimait et qu’elle voyait avec inquiétude s’occuper quelquefois de moi ; on joua après souper à ce qu’on appelle des jeux innocens, et des jeux de mains. Le Baron reçut un coup violent d’un jeune homme de son âge, avec lequel il avait eu plusieurs fois des querelles qu’on avait eu peine à calmer, et l’on crut que celui-ci avait profité de l’occasion pour maltraiter un homme qu’il n’aimait pas. Je ne vis point donner ce coup ; mais au même instant, une femme ayant dit au Baron, en plaisantant, qu’il était un fat ; je lui dis,