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NOTES D’UNE FRONDEUSE

Bennecour (Bords de Seine), atteignent facilement 150 et 160 francs. C’est M. Le Senne, le député, arrivé ici de ce matin — et qui représente ses collègues Dumonteil, Le Veillé, Millevoye, Revest — qui s’en est, pour son propre compte, rendu acquéreur.

Une Nature morte (la volaille que j’ai signalée au début) se vend 35 francs ; les Berger et Bergère du dix-huitième siècle, 90 francs. En face, le Troupeau qui rentre grimpe à 170 francs ; la Cruche cassée à 140 fr.

Et, parmi une poussée de foule, une violente rumeur, M. Demolle, le commissaire-priseur, met aux enchères l’énorme toile de Debat-Ponsan.

— À combien le portrait du général Boulanger, Ministre de la guerre en France, Député de la Dordogne, du Nord, de la Charente, de la Somme et de Paris ?…

Il s’est adjugé 800 francs… le prix du cadre ! Son possesseur nouveau est M. Doyen de Vitry, 8, avenue de la Couronne, un notable Bruxellois.

Et tandis que les pèlerins des comités boulangistes se mordent les poings de rage — d’être si pauvres et que le tableau ait été si grand ! — on procède à la vente des tapisseries. Elles deviennent, pour 3,700 francs, le bien d’un Français : M. Graux-Marly, de Bièvres.

Les deux bustes celui : en marbre blanc, du général, par Croissy ; celui, en terre-cuite, de l’Alsace, par Maulbach, trouvent preneurs : le premier à 310 francs, le second à 75 francs.

Ensuite, se sont vendues les armes. Presque toutes ont été achetées en sous-main par M. Driant ; sauf le sabre arabe payé 55 francs par un de nos compatriotes, M. Goffaud ; et les deux panoplies « moyen-âge »