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ment. Il dira jeudi son avis. Son camarade[1] parlera deux jours : on prétend[2] quelques jours encore pour les autres opinions. Il y a des juges qui prétendent bien s’étendre, de sorte que nous avons encore à languir jusques la semaine qui vient. En vérité, ce n’est pas vivre que d’être en l’état où nous sommes.

Mercredi 10e décembre.

M.  d’Ormesson a continué la récapitulation du procès ; il a fait des merveilles, c’est-à-dire il a parlé avec une netteté, une intelligence et une capacité extraordinaire. Pussort l’a interrompu cinq ou six fois, sans autre dessein que de l’empêcher de si bien dire. Il lui a dit sur un endroit qui lui paroissoit fort pour M.  Foucquet : « Monsieur, nous parlerons après vous, nous parlerons après vous. »


62. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À M. DE POMPONE.

Jeudi 11e décembre.

M. d’Ormesson a continué encore. Quand il est venu sur un certain article du marc d’or, Pussort a dit : « Voilà qui est contre l’accusé. — Il est vrai, a dit M.  d’Ormesson, mais il n’y a pas de preuve. — Quoi ! a dit Pussort, on n’a pas fait interroger ces deux officiers-là ? — Non, a dit M.  d’Ormesson. — Ah ! cela ne se peut pas, a répondu Pussort. — Je n’en trouve rien dans le procès, » a dit M.  d’Orrnesson. Là-dessus Pussort a dit

  1. Le Cormier de Sainte-Hélène, adjoint, comme nous l’avons dit, à d’Ormesson pour le rapport de l’affaire.
  2. Tel est le texte de la copie Amelot et de l’édition de 1756. La copie de Troyes porte : on prendra ; l’édition de 1773 : on prend.