Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/561

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les premières nouvelles ne m'apprennent que nous l'avons perdu , et je vous assure , Madame, que je sentirai vivement cette perte : je l’honore, je l`aime, je compte sur son amitié : toutes ces liaisons, Madame, sans compter celle de la parenté, me rendent bien sensible à votre malheur et me le font partager bien sincèrement. Je voudrois être en lieu de pouvoir vous garantir de celui de perdre la députation que vous avez eue de M. le comte de Toulouse ; mais de Provence on ne peut guère bien solliciter. Je ne doute pas que vous n'ayez écrit à mon frère : il est à portée de vous rendre service ; je lui ai mandé que je le priois de redoubler son zèle pour vos intérêts, puisque je ne puis faire agir le mien ; je connois trop ses sentiments pour croire qu’il omette rien de tout ce qui pourra faire réussir ce que vous souhaitez. Si je puis dans les suites vous être utile, ou M. de Grignan, faites-nous la grâce de compter sur nous et de nous employer avec confiance. Je plains Mademoiselle votre fille : je sais qu`elle est très-aimable et qu`elle profit fort de tous les soins que vous prenez de son éducation ; il faut espérer que Dieu prendra soin de son établissement et vous donnera cette consolation dans les malheurs qui vous menacent et que je crains avec vous. Je suis, Madame, votre très-humble et très-obéissante servante , La comtesse DE GRIGNAN.

    Chaulnes comme gouverneur de Bretagne (voyez ci-dessus, p. 253 et note 1), et sans doute postérieure à la mort de Mme de Sévigné. Il n’est même pas probable qu’elle soit antérieure à l’année 1703, où Charles de Sévigné vint s`établir à Paris (Notice, p, 304), et où il était encore mieux qu’en Bretagne à portée de solliciter. -- la comtesse de Sévigné à qui la lettre est adressée était—elle la mère ou la femme du tilleul de Mme de Sévigné ? voyez les lettres du 7 novembre 1675, tome IV, p, 241 et note 22 ; du 5 août 1676, tome V, p. 4 et 5 ; du 3 septembre 1677, tome V, p. 308 et note10.