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pour son château. Le marquis d’Oppède[1] est dans la joie de son cœur : Corsini est son intime. Soyez le mien, mon cher Marquis, et je renonce à tous les potentats.

Ce 19 juillet.

  • 23. DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS

DE CAUMONT.

Voici ma mort, voici ce qui me tue : c’est que je n’ai jamais su et ne saurai jamais souhaiter la bonne année, c’est-à-dire l’énoncer élégamment dans un joli compliment ; car des souhaits, j’en fais de reste, et s’ils avoient crédit au ciel, vous vous en apercevriez assurément, mon cher Marquis, et Madame la Marquise aussi, par des prospérités sans nombre et jamais interrompues. Du reste, je vous aimerai, honorerai, respecterai en 1731 comme en 1730 : la succession des temps ne sauroit apporter aucun changement dans un cœur qui est tout à vous.

Voilà tout ce que j’en sais, et rien du tout de l’affaire de Toulon[2] : tout est dans les ténèbres et dans un silence profond. On prétend que c’est là une sorte de langage

    avaient été anoblis en 1478) : elle apporta à son mari la baronnie de Château-Renard. Château-Renard est de l’arrondissement d’Arles, mais plus près et presque en face d’Avignon, sur la rive gauche de la Durance.

  1. 4. Dans l’autographe (et dans celui du 20 septembre 1733) « le M. d’Oppède » était-ce le mari ou le fils de Marie-Catherine de Forbin Janson dont Mme de Simiane regrette la mort dans sa lettre du 27 octobre 1723 (voyez ci-dessus, p. 29 et note 3 et ci-après, p. 187, note 4) ? Il était sans doute magistrat voyez la fin de la lettre du 16 mars 1731, ci-après, p. 56.
  2. LETTRE 13 (inédite, revue sur l’autographe). -- 1. Voyez ci-après, p. 52, note 3. C’est au lieutenant général de Toulon que Mlle Cadière avait dénoncé le P. Girard, et c’est à Toulon qu’elle fut d’abord interrogée par les commissaires du parlement d’Aix.