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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/147

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qu’il faut, s’il vous plaît, que vous ayez la bonté de faire exécuter exactement, car la pauvre femme coucheroit dehors. Je suis perdue si Lamarque est malade, car il faut qu’il fasse toutes ces opérations, et de plus celle du petit mémoire ci-joint. Voulez-vous, mon cher Marquis, que je mette tout cela sous vos soins, que je le tire de mon esprit, et que je pense plus qu’au plaisir de vous voir ? Je vous réitère que, scrupuleusement et à la lettre, nous serons à Avignon comme n’y étant point jusqu’au départ de mon amie, que je compte qui sera samedi : elle vient sur la parole que je lui en ai donnée. Ainsi, je vous conjure de nous couvrir de votre manteau, et de faciliter notre retraite complète. Dès que mon amie sera partie, je vous verrai. J’ai bien de petites choses à faire à Avignon. Je mène avec moi le chevalier de Castellane [1]sans qui je ne marche point : s’il n’y a pas de quoi le gîter chez Anfossy, il va a des auberges. J’ai ma femme de chambre, un valet de chambre et un laquais : des matelas par terre pour les hommes, cela suffit.

Il est bien arrivé quelque chose hier au Palais mais je ne sais si je saurai vous le dire. Voyons.

La sœur Cadière avoit demandé par une requête d’être entendue de nouveau sur les prétendues rétractations, et sur certain breuvage qu’on lui avoit donné, après lequel elle ne sait plus ce qu’elle avoit fait ni dit. On avoit décrété cette requête, et statué que vu la procédure, il y seroit pourvu. Les moines carme, jacobin[2], et les

  1. LETTRE 31 (inédite, revue sur l’autographe). -- 1. Boniface de Castellane Esparron, chevalier de Malte ; il fut colonel du régiment de Penthièvre et brigadier des armées du Roi. Il était frère puîné du gendre de Mme de Simiane. Il s’appela dans la suite vicomte de Castellane, se maria en 1745, et eut deux filles de sa femme Renée de Fournier.
  2. 2. Voyez ci-dessus, p. 54, note 2.