Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/179

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rencontrer comme les nuées du nord et de l’est, et feront sans doute autant de bruit. Nos consuls sont occupés à faire raccommoder les chemins sur toute la route de L’Infant[1]. Il est vrai que les avocats n’ont pas paru à l’entrée du parlement, mais il est vrai aussi que l’arrêt d’absolution est sous la presse, que l’on vouloit qu’ils rentrassent sous la bonne foi et les paroles royales, et qu’ils ont mieux aimé attendre qu’elles fussent moulées et scellées : dans peu cette affaire sera hors de notre souci[2]. Nous en avons ici d’assez sérieuses : Monsieur le chancelier a demandé aux deux partis les motifs de l’arrêt Girard, dont il paroit qu’il n’est pas content ; les lettres sont à M. le Bret, et à M. de Maliverni[3], qui répondront chacun de leur côté, et par provision l’abbé Gastau[4] a eu

    trois cents gentilshommes, deux cents tant pages que gardes, cinq à six berlines, cinquante chaises, deux ou trois douzaines de fourgons, et des chevaux…… quels chevaux! et des mules…… quelles mules! il n’est bruit que de ces mules-là. » (Lettre inédite du 32 novembre 1731, du chanoine de Folard au marquis de Caumont.)1731

  1. 3. Une Lettre sur le passage de don Carlos par la Provence, insérée dans le Mercure de janvier 1732 (p. 180-191), rapporte que plus de mille ouvriers furent employés à réparer les chemins et qu’ils travaillaient jour et nuit « sous les ordres de Messieurs les procureurs du pays. »
  2. 4. Les avocats ne se présentèrent point en effet à la rentrée du parlement de Paris Je 12 novembre ; mais ils revinrent le 26 : l’arrêt du conseil d’État qui leur donnait satisfaction fut rendu le 1er décembre et distribué dans tout Paris le 3  ; voyez ci-dessus, p. 84, note 3 ; et le Journal de Barbier, tome II, p. 205, ao6, 212 et suivantes, 220 et suivantes.
  3. 5. Joseph-Claude Maliverni, président à mortier au parlement d’Aix depuis le 16 mars 1731 ; il avait épousé la fille aînée de Joseph de Simiane la Cépède.
  4. 6. L’abbé François Gastaud, ardent janséniste, abandonna la prédication, où il avait eu des succès dans les chaires de Paris, pour se faire recevoir avocat au parlement d’Aix, publia des factums de polémique religieuse, et se montra, un des plus grands adversaires du P. Girard. La vivacité de ses opinions lui attira des persécu-