Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 14-2.djvu/469

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TRA] DE MADAME DE SÉVIGNÉ. _46t

Cela est une façon d’agir toute extraordinaire. (Autogr. I, 346.) Pour moi^fétois toute ébaubie. (Autogr. VII, 2 a a.)

Toute couchée et toute à votre aise, vous causerez avec moi. (Autoer VII, 304.)

Mme de Vins ni! assure que c’est toute autre chose. (Autogr. VÎI, 366.) Cette pensée. me blesse, toute impossible que je la vois présentement. (Autogr. VII, 4o5.)

Voyez, aux pages indiquées, les notes rclatives à ces cinq derniers exemples. On pourrait croire, si l’on s’en rapp ortait uniquement au texte donne par les éditeurs, surtout à partir de Perrin, que pour faire accorder ou non le mot tout, lorsqu’on peut le regarder comme un adverbe, signifiant « entièrement, tout à fait, » Mme de Sévigné suivait les même! régies que nous suivons aujourd’hui. Mais les autographes qui nous restent d’elle prouvent que c’est à tort qu’on lui prête notre usage. Elle fait, en ce sens, accorder tout avec le nom, même quand ce nom est un masculin pluriel, et même devant une voyelle quand c’est un féminin. Sur cet accord, au sujet duquel, comme nous l’avons dit au tome I (p. 346, note a), les opinions et l’usage variaient encore à la fin du dix-septième siècle, on peut voir les Remarques de Vaugelas sur la langue francoise, avec les notes de Thomas Corneille, p. i5o-i53 (édit. de 1697); les Observations de Ménage, i" partie, p. 31-35 (édit. de 1675); a’ partie, p. 388 et 38g (édit. de i6j6); la première édition du Dictionnaire de l’Académie (1694), au mot Tout.

2° Substantivement

On ne perd jamais que d’une voix, et cette voix fait le tout. (A. et Tr. I, 463.)

Il s’agit du prochain jugement de Foucquet.

Vous avez des grâces de toutes les manières, et surtout, ce me semble, un don de persévérance qui est le tout. (VIII, 141.) C’est notre tout que notre présent, et nous le dissipons; et l’on trouve la mort. (IV, 397.)

Voici son raisonnement (de la comédienne Nell Gwin) <c Cette duchesse (de Portsmoutk), dit-elle, fait la personne de qualité; elle dit que tout est son parent en France. » (1716, IV, 129.) 3" Du TOUT pour PAS DU TOUT

Je ferai réponse aux hommes quand je ne serai du tout si dévote. (Gr. II, i3i.)

TRACAS.

Elle {Mme de Marans) croit que le monde lui feroit perdre cette liqueur précieuse (la grdce), et même elle craint le tracas de la dévotion. (III, 370.)

Ce petit tracas de dame d’honneur, dont elle {Mme de Richelieu) s’acquittoit si bien, est tout dérangé. (VI, 348.)