Adieu, ma chère fille ; il faut finir tout court en cet endroit.
Mme de Villars vous fait ses compliments, et à M. de Grignan, et au Coadjuteur. M. Chapelain a reçu votre souvenir avec enthousiasme. Il dit que l’Adone est délicieux en certains endroits, mais d’une longueur assommante. Le chant de la comédie[1] est admirable ; il y a aussi un petit rossignol qui s’égosille pour surmonter un homme qui joue du luth. Il se vient percher sur sa tête, et enfin il meurt ; on l’enterre dans le corps du luth. Cette peinture est charmante. M. et Mme de Coulanges vous disent mille amitiés ; ils sont occupés de leur mariage[2] ; ils s’en vont à Pâques ; ils me recevront à Lyon, et moi je les recevrai à Grignan. Ma tante est toujours très-mal ; elle vous remercie de vos bontés, et l’abbé vous est toujours tout dévoué.
1672
252. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite pour M. de la Valette[3]. Tout m’est cher de ce qui vient de vous : je lui
- ↑ 5. Le Ve chant, intitulé la Tragedia, mot que Mme de Sévigné traduit par le français comédie, que nous l’avons vue employer plusieurs fois comme terme générique. — L’histoire du Rossignol enterré dans le luth,
Nel cavo ventre del sonoro legno,
est racontée par Mercure dans les stances XL à LVI du VIIe chant, qui a pour titre le Delitie.
- ↑ 6. Voyez l’apostille de la lettre 249.
- ↑ Lettre 252. — 1. Peut-être Louis-Félix, marquis de la Valette,